TOUT EST AFFAIRE DE CONSCIENCE ...
Que ce soit dans les relations humaines ou interespèces, le niveau de conscience définit la nature et la qualité des liens qui unissent les Êtres par delà leur nature.
Quand nous parlons de conscience, la notion de bien contre le mal est induite et représente le préalable à toute relation.
Mais la notion de conscience ne se limite pas à la simple incarnation d'une nature bonne ou mauvaise.
Nous interprétons la conscience comme un état vibratoire qui écarte les oeillères de la pensée égotique pour s'ouvrir à l'universalité et à ses lois.
Force est de constater que si tous les humains sont égaux par leur nature d'espèce, leur niveau de conscience varie considérablement au gré de leur culture, de leur éducation, de leur niveau de connaissances, de leur caractère, de leur sensibilité et de leurs aspirations.
Voilà donc le point d'achoppement qui constitue de point de départ de toutes les divergences et de tous les conflits.
Or nos sociétés modernes n'envisagent l'égalité que par son aspect conceptuel et humaniste. Si cette notion se présente comme fondamentalement juste, sa mise en application dans les liens sociaux et transhumanistes s'avère infiniment plus complexe en raison justement des différences de niveaux de conscience.
Les événements sociétaux internationaux nous en livrent de bien tristes illustrations.
A travers la relation à l'animal, nous découvrons ces liens qui unissent tous les Êtres de la création par delà leur différences et leur espèce.
Le cheval incarne cette puissance animée par un état de conscience qui nous invite à l'unité avec la nature dans sa globalité.
Oui mais voilà ! Pour cela nous devons abandonner le paradigme de l'individualité égotique et consumériste pour intégrer en conscience l'interaction de toute la Création.
Individuellement nous devons notre état d'Être vivant à la présence de cette étincelle de conscience originelle créatrice en chacun de nous. Les animaux, les végétaux et les minéraux n'en sont pas exempts.
Toute la nature dans sa globalité phénoménologique interagit de cette manière.
En équitation, le paradigme ambiant nous invite à la consommation de l'action équestre à des fins de plaisirs individuels et d'exacerbation de l'égo par la soumission du cheval, cet Être d'une autre espèce.
Alors qu'il suffit d'apprendre à aligner les consciences pour créer le préalable à une communication cognitive intelligente dénuée de toute coercition.
Mais la conscience ne se modifie que par l'expérience.
Or l'éveil de conscience se produit exclusivement de l'intérieur vers l'extérieur.
Car quiconque tente d'aider un papillon à sortir de son cocon le tue. Et quiconque tente d'aider un bourgeon à sortir de la graine le détruit.
Ainsi appartient-il à chacun d'emprunter ce chemin qui lui permet de briser les chaines des aliénations paradigmatiques pour ouvrir sa conscience et écarter les oeillères des formatages et habitudes sociétales.
En écrivant ces mots, je sais que je perturbe la conscience équestre de nombreux cavaliers.
Car beaucoup se complaisent dans le paradigme équestre et ne se posent aucune question.
Après tout, qu'est-ce qu'il raconte ? Si tout le monde fait la même chose, c'est que cela doit être juste !
Oui mais la conscience commence à s'ouvrir quand on réfléchi aux réactions des chevaux face à nos propres états émotionnels qui ne sont que l'expression de nos activités spéculatives mentales.
Le contrôle du flux des pensées se pratique tel un art martial qui devrait être enseigné dès l'école maternelle.
Et puis, il suffit d'observer la nature des matériels utilisés pour soumettre les chevaux. Comment peut-on dire que l'on aime quelqu'un quand on lui impose des procédés qui produisent de l'inconfort et de la douleur?
Malheureusement, quiconque tente d'éveiller la conscience d'autrui le perturbe s'il n'est pas prêt.
On peut montrer le chemin, mais il appartient à chacun de l'emprunter et d'expérimenter.
En équitation comme en d'autres domaines, la plus grande difficulté consiste à décider de changer ses habitudes, de sortir de sa zone de confort.
Je dis souvent à mes élèves de vérifier par eux-mêmes tous les préceptes avec leurs propres chevaux, de n'accepter aucune recette toute faite et surtout de ne sombrer dans aucune gouroutisation.
Car les dogmes et les aliénations représentent autant de chemins de traverse qui sclérosent l'ouverture de la conscience.
L'intelligence du coeur s'éveille et se développe à ces conditions.
Par une relation consciente et respectueuse, les chevaux nous ouvrent ce merveilleux chemin de compréhension des lois universelles. Ce sont d'extraordinaires enseignants pour ceux qui acceptent de les écouter.
Les hommes étaient des prédateurs et ils sont devenus des destructeurs.
Ainsi, que ce soit dans la relation avec les humains, avec les animaux ou avec la nature en général, tout est affaire de niveau de conscience.
L'art de l'équitation n'échappe pas à cette évidente et implacable vérité.
Comprenne qui pourra.
Francis Stuck
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