Réflexion autour de cette citation de Paul Mc Kenna ...
Réflexion autour de cette citation de Paul Mc Kenna :
“Le vrai moi est comme un diamant, et lorsque nous grandissons, il se retrouve couvert de crottin de cheval ; donc nous mettons du verni à ongle par dessus pour essayer de nous rendre séduisant aux yeux du monde. Mais si nous passions un peu de temps à dégager le crottin, les gens verraient que nous sommes de vrais diamants et nous n’aurions plus besoin de vernis à ongle !”
Ce diamant représente la Présence, l’esprit de vie incarné dans notre corps temporel. C’est un fragment de la puissance universelle, source de toute création. Il agit comme un témoin silencieux qui observe tout au long de notre vie tous nos agissements. Parfois, il nous parle. C’est cette petite voix qui se manifeste quand il s’agit de prendre certaines décisions. Certains l’appellent le « sixième sens » ou « l’intuition ». Et puis parfois, lors de situations qui pourraient nous mettre en danger voire en péril, sa main agit et nous projette par delà les dimensions temporelles. Ce sont les synchronicités si chères à Carl-Gustav JUNG. Nous avons tous vécu des situations de ce type totalement irrationnelles mais tellement providentielles. Mais les humains sont endormis et agissent comme des automates conditionnés par un système sociétal qui les manipule. Ils sont en état d’hypnose et maintenus dans ce sommeil artificiel par des distractions permanentes qui empêchent l’éveil. Ils demeurent ainsi dans un état d’inconscience généré par l’amplification des égos, par des besoins matériels croissants, par une soif effrénée de consommation, par la pornographie, par le football, par l’illusion de la communication virtuelle, par des opiums divers et variés qui rallongent invariablement une liste non exhaustive conditionnée par les modes de vie. C’est ainsi le crottin de cheval qui recouvre le diamant. Et pour tenter de dissimuler cette gageure, les humains le recouvrent de verni, créant ainsi des apparences tronquées, fabriquant des images fausses pour tenter d’occulter cette supercherie, source de leur mal-être individuel. Le cheval permet de faire tomber ce voile. Ainsi l’équitation, au-delà du plaisir temporel, ouvre un chemin de développement personnel et d’éveil. Car le cheval ne lit pas notre égo. Il se fiche de nos apparences, de nos prétentions et de nos grandiloquences. Le cheval lit notre inconscient, notre centre émotionnel. Il perçoit notre diamant intérieur. Et nous sommes ainsi mis à nu contre notre gré face à un animal mythique à qui l’humanité doit le meilleur de son niveau d’évolution actuel. Ainsi, le cheval est un révélateur. Il est notre miroir. Il projette toutes nos imperfections et nos travers. Il fait ainsi tomber ce verni éphémère et artificiel pour révéler le diamant éternel qui brille dans le coeur de chaque cavalier. Il nous emporte dans une dimension intemporelle, nous obligeant à sortir de la conceptualisation pour demeurer à l’instant présent. Car en équitation, la conscience sollicite tous nos sens en permanence. Et le mental, tel un logiciel primaire ne sachant faire qu’une chose à la fois, nous révèle ainsi la pauvreté et la puérilité de l’égo. Le cheval nous ouvre de cette manière le chemin vers le château intérieur cher à Thérèse d’Avila, écrin de ce diamant éternel. C’est ainsi toute la magie et tout le mystère de l’équitation. Bienheureux les cavaliers qui s’éveillent et qui découvrent ce merveilleux chemin martial jalonné de ronces mais qui mène vers la lumière universelle et vers l’amour inconditionnel. Francis Stuck
Illustration de Liska Llorca
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