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Question d'une cavalière ...

Question :

Quand on marque un temps d'arrêt dans un contexte engendrant la peur, faut-il demander au cheval de nous regarder avec ses deux yeux ou le laisse-t-on regarder la source de son stress?

Et vaut-il mieux donc se tenir face à lui pour qu'il nous regarde, ou bien regarder dans la même direction que lui?

Par exemple, si je suis son référent et que je regarde dans la même direction que lui en restant calme, pensera-t-il alors que tout va bien, ou bien vais-je perdre ce statut du fait de réagir à ce qu'il fait, de me calquer sur lui ?


Réponse :

En fait, les choses sont plus simples que cela. C'est une affaire d'alignement des consciences. Tout comme vous ressentez l'attention d'un interlocuteur à qui vous parlez, vous percevez le niveau d'attention de votre cheval à votre égard.

Idéalement, il faudrait que le regard du cheval se porte sur vous. Mais dans une situation de stress, cela n'est pas possible. Si votre cheval a été travaillé en amont, un check dynamique associé à un arrêt, suffira pour ramener son attention sur vous et vous récupérez votre statut de référent.

Pour un cheval ignorant de ces codes sémiotiques, c'est plus compliqué bien évidemment, même si le principe reste le même. Mais un seul check dynamique ne suffira pas alors.

Au niveau de la position, il vaut mieux vous placer à côté de lui. Vous lui donner le message d'un "mini troupeau" qui se déplace dans la même direction. Positionnée face à lui, si vous n'êtes pas référente absolue, vous devenez une entrave de plus et cela peut être dangereux.

Dans un esprit éthologique, dans le mouvement, vous êtes toujours places dans l'axe du cheval. Autrement dit, vos épaules sont alignées dans la même direction. Cela vaut pour le déplacement à pied au même titre que pour le travail à la longe. C'est une règle absolue. Le positionnement représente un élément de langage pour le cheval.

Pour répondre à votre question, le positionnement fait partie des éléments liés à la construction de la stature référente, mais pas seulement.

Face à un danger, au moment ou vous le percevez (souvent le cheval le perçoit avant nous en raisons de "capteurs" infiniment plus efficients), vous arrêtez le mouvement et vous faite immédiatement un check dynamique pour le rappeler à votre attention.

Vous pouvez tous deux regarder dans la direction du danger, mais vous-même devez garder son regard dans votre angle de vision.

Ne le regardez pas directement, car il comprendrait par là que vous doutez et que vous lui demandez quelle attitude adopter. C'est ainsi que font les chevaux du troupeau quand ils regardent le référent pour savoir s'il faut s'enfuir ou rester calme.

Surtout ne tendez pas la longe volontairement.

Votre main se ferme et résiste s'il essaie de vous prendre la main. Mais encore une fois, cela n'arrive qu'avec des chevaux non instruits.

Dans votre cas de figure, marchez très lentement, à pas comptés. Dès que vous sentez une inquiétude chez votre cheval, marquez un arrêt accompagné d'un ou plusieurs check dynamique pour que son attention reste avec vous. Dès qu'il est avec vous en conscience, validez par un check doux sur le bout du nez ou sur l'encolure. Les chevaux font parfaitement la différence.

Dès que le calme est revenu, vous avancez à nouveau de quelques pas, à pas comptés. Puis à nouveau arrêt. Etc ...

Toujours avec une longe détendue. Nous faisons appel à l'intelligence et aux capacités cognitives du cheval. Nous ne sommes pas des marionnettistes ...

Par cette manière de procéder, vous gagnez le statut de référent, vous démystifiez l'obstacle en cours et vous anticipez d'autres obstacles futurs.

Car ainsi, vous formez un égrégore positif entre votre cheval et vous-mêmes et il apprend que la confiance que vous aurez instaurée sera toujours supérieure à ses peurs et à ses craintes.

Mais il s'agit d'un travail au long cours nécessitant une vigilance constante.

Cette vigilance se nomme "conscience de l'instant présent".

Vous découvrez alors les vertus des exercices permettant de contrôler vos pensées et par extension vos émotions, dont le cheval devient le révélateur.

Dans une situation de stress, attention à ce que par résonance nos propres peurs et angoisses ne stressent pas d'avantage le cheval que l'événement en cours.

D'ou l'importance de tous les exercices préalables dans le calme.

Le contrôle du mental s'apparente à un art martial. Les pratiquants d'arts martiaux travaillent la conscience du geste de manière lente et rapide afin que lors d'un combat inopiné, les gestes soient des automatismes.

C'est ainsi pour le contrôle du mental par les exercices que vous connaissez maintenant. Ils se pratiquent seul puis avec votre cheval au calme, de manière apaisée afin que lors d'une situation de stress qui active instantanément l'instinct de fuite du cheval, vous restiez la référente et surtout que votre propre stress émotionnel ne vienne pas amplifier la crise en cours.

En résumé, conscience du mouvement, contrôle des pensées et des émotions, Présence. Le cheval n'est alors qu'un révélateur de notre propre niveau de conscience et de charge émotionnelle.

Le reste est répétition structurée et méthodique dans un but cognitif. A propos du "check dynamique" :

Le Check fait partie des éléments de langage sémiotique, non verbal. Il est issu des boutons de contact qu'utilisent les chevaux en liberté pour communiquer entre eux au sein du troupeau.

Les chevaux se saluent et explorent en touchant par le bout du nez.

De nombreuses observations ont été faites en ce sens par des éthologues et des chercheurs.

Sur cette base, j'ai créé un modèle de communication auquel les chevaux répondent extraordinairement bien.

Touchez délicatement le bout du nez de votre cheval pour lui dire bonjour.

Appliquez un check plus dynamique sur l'encolure quand votre cheval est distrait ou inattentif.

Quand votre cheval a répondu favorablement à une demande, faite un check délicat de validation.

Il y a ainsi toute une gamme de touchers qui prennent un sens cognitif dès lors que l'on s'adresse à l'intelligence du cheval.

Les chevaux les comprennent et intègrent même les variantes selon que l'on soit à pied ou en selle.

Sur cette base, j'ai développé un langage binaire cognitif qui fait exclusivement appel à l'intelligence des chevaux.

Et je puis vous assurer que c'est magique et d'une efficacité redoutable. En l'expérimentant, on découvre que l'on contrôle mieux un cheval par son intelligence que par tout moyen matériel coercitif. Francis Stuck




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